Gekiyaku
Mer 10 Avr - 6:01 Les
docks cirés de Napoléon produisaient un craquement dans l'herbe givrée, alors qu'il contemplait la magnificence des bois dans la nuit. La température était anormalement basse pour cette période de l'année, mais il avait renoncé à comprendre le climat dans cette partie du monde. Il avait laissé son véhicule sur le bas-coté de la route de Val-Jalbert et parcourait ce qui semblait être une piste de VTT en direction des vestiges d'une cabane. Quand il eût atteint finalement son objectif, il pouvait enfin cueillir le fruit des efforts déployés au cours des dernières années. Il lui avait fallu de nombreuses heures et une somme d'argent considérable, qui était passée dans l'acquisition de dispendieux documents d'époque ainsi que la consultation de quelques voyantes, pour retrouver l'emplacement exact. Maintenant, il avait devant les yeux un rectangle de planches pétrifiées par le temps où s'était dressé jadis le campement de chasse d'un homme qui avait été maudit, il y a de ça tant d'années, par celui qui l'avait envoyé le chercher. Il parcourut la surface de long en large remarquant quelques canettes de bière et emballages quelconques - irrespectueux vestiges, beaucoup moins antiques, des derniers visiteurs. Quand, il remarqua que les planches, dans un coin, n'étaient pas du même bois que le reste, il ne s'interrogea pas davantage.
Utilisant la puissance que lui conférait son immortalité, il enfonça ses bras, d'abord au travers des planches, puis dans le sol pour y découvrir la carcasse de son protégé attitré. La vue de cette momie desséchée l'ébranla quelque peu, mais il conserva assez de pragmatisme pour évaluer la situation avec discernement. S'il le transportait jusqu'à la route, il risquait de l'endommager, ou pire, le rendre définitivement infirme avant même qu'il l'ait ramené à la vie. Il sortit son poignard sacrificiel fétiche, qu'il avait taxé à des adolescents quelques années plus tôt... Plus pour leur donner une leçon que par nécessité. Ils s'étaient pris pour des ''diabolistes'' en herbe et sacrifiaient de petits animaux dans l'espoir que Satan ou quiconque les couvre de richesse et de gloire. Pas qu'ils aient vraiment eût une chance de réussir, mais Napoléon ne tolérait pas ce genre de blasphèmes et les avait punis en conséquence.
S'entaillant grassement le poignet, il déversa le précieux liquide sur la bouche à demi ouverte du corps desséché de feu Damasse Val-Jabert. Quand il perçut les premiers signes de régénération, il referma sa plaie et attendit que la ''magie'' fasse son œuvre.
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Gekyaku: Maintenant de ton point de vue!
Tu te réveilles et tu es dans des bois que tu ne reconnais pas et soudain un personnage intriguant en habits de curé te regarde en souriant.
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Damasse-Val-Jalbert
Mar 23 Avr - 3:49 Un grincement lancinant et rythmique, une vision confuse, presque irréelle... Au-dessus de lui, la cime des arbres oscillait au gré du vent lui obstruant la vue de temps en temps. Au delà des nuages s'imposait la voûte céleste. Sombre, angoissante. Là, étendu à même le sol, ses muscles, ses tendons et ligaments se dénouaient peu à peu. Un frisson lui parcourut l'échine. Un lieu aux souvenirs flous revenaient hanter son esprit de façon démesurée et, peu à peu, sa mémoire d'un autre temps s'imposait par bribes ininterrompues. "J'étais mort!", se dit-il. Sa vision périphérique lui fit percevoir une ombre funeste se tenant à ses côtés. Lentement, il tourna la tête dans cette direction... une terreur sans nom l'envahit! Son regard se porta d'abord sur ce visage inconnu qui l'observait avec une intensité telle, qu'il en fût troublé au plus haut point. Qui était-il? Pourquoi lui, Damasse Val-jalbert, se retrouvait-il encore de ce monde? Tellement de questions se bousculaient dans son esprit encore endormi par le temps.
Damasse vint pour émettre un cri d'effroi, mais aucun son ne sortit de sa bouche entrouverte. L'étranger s'approcha de lui. Il eût l'impression qu'il ne marchait pas, mais se laissait glisser vers lui...
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Gekiyaku
Dim 12 Mai - 7:45 Une chanson un aux sonorités westerns jouait en boucle dans les haut-parleurs du véhicule récréationnel qui filait au sud sur la 155 depuis bientôt 90 minutes. Il roulait les phares éteints car sa transformation l'avait accablé de la tare de distinguer toute lumière opaque comme les ténèbres et vice versa. En regardant le grand blond prostré derrière lui, Napoléon espérait que le pire était passé. Le faire monter dans le VR n'avait pas été une mince affaire. À l'instar d'un nouveau-né, c'était en pleurs, criant et donnant des coups dans l'air que Damasse accueillit son retour dans le monde des vivants. C'est finalement en le tenant par la nuque, le levant de terre d'une seule main, qu'il l'avait fait monter à bord et avait décollé pour faire un maximum de chemin avant l'aube. Il savait qu'il aurait le temps de dépasser La Tuque avant l'aube et après, il aurait l'embarras du choix pour trouver une halte routière ou une une piste de chasse pour s'y stationner pour la journée. Il se risqua à entamer un petit dialogue avec son passager. Il baissa le volume de la radio et s’éclaircît la voix pour enfin essayer l'accent du Canadien français qu'il avait pratiqué.
- "Hey! T'est t'y correcte toé là, là! Commence par t'mettre les vêtements qui sont dans l’armoére à drette. Tu vas faire ben moins simple une fois habillé! Si y'a queq'chose que j'peux faire pour t'accommoder, le plus raisonnablement possible, t'as rien qu'à l'dire bonhomme!"Il espérait qu'il ne venait pas de débiter du charabia
, mais, bien qu'il fut un maître en linguistique parlant plus de six langages, l'utilisation correcte du joual lui échappait parfois. Il reporta toute son attention sur la route, quand les phares d'une automobile qui venait dans l'autre sens apparurent alors qu'il s’engageait sur le ''Bypass de La Tuque''. Complètement aveuglé un court instant, il percevait les coups de klaxon désapprobateur de l'autre conducteur et se guida au senti de la vibration des roues à l'approche de l’accotement. Le Lassombra d'expérience savait qu'il ferait bien de trouver un abri pour la journée s'il ne voulait pas avoir à discuter du pourquoi il conduisait les phares éteints avec un agent de la Sûreté du Québec.
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- Spoiler:
Gekiyaku:
HORS-JEU; Tu te sens perdu bien sûr, mais tes idées sont maintenant assez claires pour formuler une question ou d'autres idées clairement. (Talent d'investigation à l’œuvre) Si tu regardes dans l'armoire, tu y trouves plusieurs habits dont certains sont des uniformes de policiers, vestes de docteur et habits officiels du clergé de différentes religions, rabbin y compris, signe que l'homme qui conduit n'est ''peut-être'' pas vraiment un prêtre. La musique qu'il écoute et l'application qu'il a prononcé certains mots, malgré le manque d'accent, t'indiquent que tu as à faire à un anglophone d'origine.
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Damasse-Val-Jalbert
Lun 3 Juin - 12:41 Installé dans ce bizarre de véhicule, Damasse se sentait perdu et quelque peu troublé. Était-ce la présence incongrue de ce personnage peu banal? Ou bien le fait d'être revenu à la vie? Lui qui croyait ne plus jamais revoir son pays d'origine! Il ressentait une espèce d'énergie troublante mais aussi bienfaisante. Sa peau était anormalement froide et blanchâtre, chose impossible pour un être vivant. Qu'était-il devenu?
Malgré ses craintes, il fît ce que cet homme lui avait ordonné. En fouillant dans l'armoire, il y vit des costumes de toutes sortes. Damasse opta pour un costume noir quelque peu semblable à ceux qu'il portait autrefois. Par contre, la coupe du vêtement différait de son époque. Resté nu n'était pas des plus convenable!
Il décida de s'approcher du conducteur. Un peu ébranlé par le mouvement de cette drôle de machine, Damasse s'installa sur le siège du passager.
Il porta son regard sur l' homme un peu étrange et lui dit:
-"Qui êtes-vous? Où m'emmenez-vous? "Tant de questions sans réponse se bousculaient dans son esprit.
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Jeu 6 Juin - 1:49 Voyant que son parlé du terroir n'apportait que de la confusion, Napoléon entreprit d'informer son disciple. Il engagea le VR dans un petit sentier de terre battu
e qui longeait la route.
-"Moi c'est Napoléon mon frère! Je sais que tout ceci doit te paraître des plus étranges, mais j'ai été envoyé en mission pour te retrouver. Celui qui t'a fait, et je ne parle pas de notre seigneur, mais de celui qui t'a mis dans cette heum... condition. Et bien, il veut faire amande honorable. Te dédommager, en quelques sortes, pour la vie à laquelle tu as été soustrait."Il arrêta le VR dans une pente douce qui n'était pas visible de la route, verrouilla le frein à main et entreprit d'aller couvrir les fenêtres pour la journée.
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Damasse-Val-Jalbert
Sam 8 Juin - 2:52 Méfiant Damasse s'aperçut que son interlocuteur arrête "la machine". L'homme le regarde et se met à parler. Il lui révèle des choses qui le renversent.
Une révolte sans nom lui embrouille l'esprit... Soudain, il se rappelle ce jour fatidique où il perdit la vie. Il se revoit sur ce bateau... Il se reproche sa curiosité. Il revoit dans son esprit son désir d'approcher cet étrange bonhomme. Il aurait dû se noyer avec le reste de l'équipage.
Il lui apprend que son assaillant veut faire amande honorable. Qu'en a-t-il à foutre!? "Revivre après sa propre mort n'a rien de banal", se dit-il. Malgré tout, il obéit au dénommé Napoléon et va s'étendre... C'est l'aube qui, tranquillement, fait place à la nuit. Damasse ne comprend pas pourquoi ils doivent dormir avec le jour qui pointe à l'horizon. La fatigue l'emporte sur la raison. Doucement, Damasse s'endort et puis Morphée l'emporte dans un univers étrange et sombre.
Il rêve à des lieux sombres où vie et mort se côtoient. Il se retrouve dans un cimetière où des ombres le frôlent sans cesse. Des frissons le parcourent et il a peur...peur de voir ce qu'il voit. Des hommes se tiennent debout près d'un trou où est étendue une femme à la peau cadavérique. Toutefois, sa pâleur transcende sa beauté. Elle semble dormir du sommeil du juste...mais soudain, elle ouvre les yeux, de grands yeux perçants qui le regardent lui, lui seulement. Envoûté par ce regard, il ose s'approcher. Elle lui sourit et entrouvre la bouche. Damasse s'aperçoit qu'elle a des crocs ce qui lui rappelle ses lectures d’antan de contes et légendes qui le faisaient plutôt rire. L'état d'esprit dans lequel il se retrouve grâce au rêve ne lui apparaît pas drôle, pas drôle du tout! Elle se soulève, mais pas comme un être humain le ferait. Damasse tremble de froid et d'inquiétude. Le réveil est brutal! Un peu abasourdi, il se souvient où il est. Des bribes de ce à quoi il vient de rêver lui font peur, mais tout s'estompe peu à peu... Il soulève le rideau, il fait nuit. Seuls les mouvements du réveille agitée de son voisin perce le silence.